M. Valery

M. Valery, Bologne, Ferrare, Modene, Reggio, Parme, Plaisance et leurs environs, 1842

“L’ancienne chartreuse de Bologne est devenue le Campo-Santo. L’église offre encore quelques ouvrages remarquables: le Jugement dernier, et les deux saints qui l’accompagnent, de Canuti; une Ascension, de Bibiena, que l’on pourrait croire de l’Albane, son maître; le Repas du pharisien et la Madeleine aux pieds du Christ, d’André Sirani, peinture vigoureuse; le Baptême de Jésus-Christ, fait à vingt-six ans par sa fille Elisabeth qui a inscrit son nom sur cette vaste composition. Le rapprochement de ces deux derniers tableaux a quelque chose de touchant si l’on se rappelle que la fin malheureuse d’Elisabeth causa la mort de son père; L’Entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, le Christ ressuscité apparaissant à sa mère avec la foule des patriarches, sont de Pasinelli; le Crucifiement, la Prière au jardin des Olives, la Déposition de croix, de Cesi; quelques belles fresques et ornements dorés, du même. Le Christ portant sa croix, fresque démi-figure, est de Louis Carrache; le même sujet, par Lucius Massari, peintre gracieux, est expressif, varié, terrible.
Quoique la fondation du Campo-Santo ne remonte qu’à 1801, il a déjà l’aspect et le caractère d’un monument plus ancien, et il peut être regardé comme le vrai modèle d’un cimetière de grande ville. Plusieurs des somptueux mausolées qu’il renferme ne sont point assurément irréprochables sous le rapport du goût, mais l’ensemble a de la magnificence. Les inscriptions dues à M. l’abbé Schiassi, sont remarquables par la pureté et l’élégance de la latinité. Une enceinte particulière est réservée aux protestants et aux juifs, mais il n’y a dans ce cimetière d’exclusion pour personne: ceux qui se tuent eux-mêmes n’en sont point repoussés; il en est de même à Rome, une bulle de Benoît XIV, saint pape, grand théologien, ayant déclaré le suicide un acte de folie."

[L’antica certosa di Bologna è divenuta il Camposanto, La chiesa offre ancora qualche opera notevole: il Giudizio Finale, e i due santi che lo accompagnano, di Canuti, una Ascensione di Bibiena, che si potrebbe credere dell’Albano, suo maestro; la Cena in casa del Fariseo con la Maddalena adorante, di Andrea Sirani, dipinto vigoroso; il Battesimo di Gesù Cristo, eseguito a ventisei anni da sua figlia Elisabetta che ha inscritto il suo nome su questa vasta composizione. La vicinanza di queste due tele ha qualcosa di toccante, se ci si rammenta che la sfortunata fine di Elisabetta causò la morte del padre; l’Entrata di Cristo a Gerusalemme, il Cristo resuscitato sono di Pasinelli; la Crocifissione, la Preghiera al giardino degli Olivi, la Deposizione della Croce, di Cesi; alcuni begli affreschi e ornamenti dorati, dello stesso. Il Cristo affresco a mezzobusto, è di Ludovico Carracci; lo stesso soggetto, di Lucio Massari, pittura graziosa, è espressivo, diversificato, terribile.
Sebbene la fondazione del camposanto non risale che al 1801, esso ha l’aspetto e il carattere di un monumento più vecchio, e può essere considerato come il vero modello di cimitero di una grande città. Diversi sontuosi mausolei che esso racchiude non sono sicuramente irreprensibili sotto l’aspetto del gusto, ma l’insieme ha qualcosa di magnifico. le iscrizioni, dovute all’abate Schiassi, sono notevoli per la purezza e l’eleganza della latinità. Una cinta particolare è riservata ai protestanti e agli ebrei, ma non ci sono esclusioni, nel cimitero, per tali persone: non sono respinti neanche i suicidi; seppure, a Roma, ci sia una bolla di Benedetto XIV, santo Papa, grande teologo, che dichiara il suicidio un atto di follia.
 traduzione di L. Cipollone]

Ultimo aggiornamento: martedì 21 giugno 2011